Le Japon en couleurs
Photographies du XIXe siècle
Texte introductif de Sébastien Quéquet (MAD) + 35 planches photographiques - 65 €
Ces photographies, produites au Japon du début des années 1860 jusqu’au tournant du XXe siècle, sont conservées dans des albums et un portfolio. Elles représentent les paysages, les monuments, mais aussi les villes anciennes ou en mutation, jusqu’aux scènes quotidiennes ou théâtralisées, peuplées de protagonistes de la culture japonaise : femmes en kimono, samouraïs, yakuzas, prêtres, porteurs de palanquins.
Les shashin n’ont pas vocation à représenter les réalités du Japon au moment de la prise de vue, mais doivent confirmer l’idée que les Occidentaux, qui visitent le Japon et collectionnent ses artefacts, s’en font, projetant leur quête d’une civilisation « exotique » ancienne, malgré les modernisations réalisées sous l’ère Meiji.
Le pinceau du coloriste donne vie à la photographie grâce à la couleur des tissus, la brillance des armures, les reflets de l’eau dans les paysages. L’intemporalité recherchée est exprimée par la monumentalité des types posés sur des fonds accessoirisés ou épurés. Parmi les maîtres du genre, on trouve Felice Beato, Raimund von Stillfried et Kusakabe Kimbei, dont les ateliers dominent successivement la production. Les shashin témoignent de processus de création similaires aux arts appliqués et révèlent les phénomènes d’apprentissage, de collaboration et de reprise d’atelier remettant en cause la notion d’auteur unique.